Chocolaterie de l'Abbaye de Tinchebray

"Pierre Fortin a officiellement créé la chocolaterie de Tinchebray en 1909, mais la production n'a véritablement démarrée qu'en 1910", souligne Costantino Di Blasio, directeur depuis quatre ans de la chocolaterie Cémoi. "Cela fait donc tout juste cent ans cette année que la "capitale de la quincaillerie" est également devenue une cité du chocolat."

Et le fait n'est pas anecdotique puisque la chocolaterie travaille 25 000 tonnes de chocolat par an (soit l'équivalent de quatre tablettes de 100 grammes par Français), emploie 160 salariés permanents et appelle en renfort jusqu'à 70 intérimaires ou salariés à contrat à durée déterminée (la moyenne étant d'une quarantaine), surtout lors des coups de feu qui précèdent Noël et Pâques.

Créée par l'entreprenant fabricant de beurre virois Pierre Fortin (1869-1942), la Chocolaterie de l'Abbaye de Tinchebray, qui n'a d'ailleurs jamais été une abbaye, a été rachetée en 1979 par le célèbre pâtissier Gaston Lenôtre. Associé à la société Barry, il l'a spécialisée dans le haut de gamme, puis revendue trois ans plus tard au groupe Cantalou, premier producteur français de chocolat devenu Cémoi en 1989. Ce groupe, qui appartient à la famille Poirrier depuis 1962 - il a été dirigé par Georges, puis par Jean-Claude et désormais par Patrick Poirrier -, a restructuré le site. Il l'a orienté vers la production de chocolats dits "industriels ou de laboratoire"qui représentent désormais la moitié de sa production.

Ce chocolat est... liquide, auquel cas il est donc livré par des camions-citernes de 6 à 24 tonnes à une température qui ne doit pas tomber en dessous de 35°, ou (surtout) solide. Il se présente alors sous les formes les plus variées : les "tablettes" qui peuvent peser jusqu'à... cinq kilos ou les "gouttes" qui peuvent se compter jusqu'à 25 000 au kilo et que l'on retrouve sous forme de pépites dans bien des douceurs.

Mais encore les "chunks" qui sont de grosses pépites spéciales pour les cookies, les bâtons que l'on découvre dans les pains au chocolat ou les palets qui sont refondus par les transformateurs, du gros fabricant de biscuits au petit boulanger-pâtissier de la rue. Autant dire que tout le monde a mangé, mange ou mangera du chocolat de Tinchebray !

La chocolaterie de Tinchebray, qui dispose de 15 000 m2 couverts, consacre l'autre moitié de son activité aux très classiques tablettes de 100 ou 200 grammes. Le plus souvent à la marque des distributeurs, au chocolat blanc, au lait ou noir et uniquement au pur beurre de cacao (donc sans autres matières grasses). Classiques n'est d'ailleurs pas l'adjectif qui convient puisqu'elles peuvent être aromatisées au citron, à l'orange, au gingembre, etc. ou contenir des noix de cajou, du nougat, des framboises... "En fait, la chocolaterie de Tinchebray était la cinquième usine du groupe à l'époque de son rachat par Cémoi", précise Constantino Di Blasio "et, d'entrée de jeu, le plus gros producteur français, spécialiste donc des grandes séries, l'a consacrée aux chocolats industriels de laboratoire, mais aussi aux chocolats biologiques et aux chocolats d'origine, deux secteurs voués aux petites séries mais aussi porteurs de développement. Il s'agit dans un cas de proposer le chocolat le plus naturel possible et dans l'autre de valoriser les meilleurs crus de cacao des zones équatoriales."

Tous ces produits évidemment sont confectionnés à partir de la masse et du beurre de cacao qui provient pour l'essentiel de l'usine que le groupe possède en Côte d'Ivoire et qui s'approvisionne ellemême auprès des coopératives de producteurs ivoiriennes. 

Thème Chocolat
Les objets de la marque Chocolaterie de l'Abbaye de Tinchebray
Marque vue 5206 fois - Créée le 03 Avril 2018 - Modifiée le 02 Octobre 2024 Retour
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