Billet d'entrée Dancing Le Moulin Rouge
Date de fabrication
1947Catégorie
DiversDomaine
SpectacleThèmes
Indre.Auteurs/Acteurs/Chanteurs/Danseurs/Musiciens.Billets d'entrée.Danses
Dancing Le Moulin Rouge, Martin, Constructeur - Rouvres les Bois
Marius et Jacqueline Martin se souviennent avoir monté les Moulins-Rouges.
Si l'histoire a commencé à Poulaines, dans l'Indre, où il est né, Marius Martin, 92 ans, habite La Chaussée-Saint-Victor, dans l'agglomération de Blois, depuis 1948. Il a toujours en tête ses allers et retours incessants entre les places des villes et villages de toute la région Centre où était monté le dancing itinérant, juste pour la soirée. « A l'époque, on appelait ça Les Parquets des Moulins-Rouges. Et, avec notre convoi de tracteurs et remorques circulant à 40 km/h, nous étions très attendus, aussi bien dans le Loir-et-Cher et l'Indre qu'en Indre-et-Loire ou dans le Loiret. Nous avons eu jusqu'à sept parquets qui tournaient le même soir, dans diverses villes. On s'occupait de l'animation d'un ou de deux d'entre eux. Les autres étaient loués à Tours, à Vierzon pour des réceptions d'entreprises, des mariages ou… des bals.»
Marius Martin se souvient des queues devant l'entrée où les danseurs attendaient pour recevoir le fameux coup de tampon encreur sur la main. Jamais le même dessin pour éviter la resquille. Et avec une encre particulière pour éviter les transferts d'une main à celle d'un copain qui, du coup, n'aurait pas payé !
« Nous programmions des orchestres de renom avec même des vedettes puisque nous avons reçu Aimable, Yvette Horner, André Verchuren Jacques Hélian avec jusqu'à 2.000 entrées. Mais aussi, à leurs débuts, des pointures comme Johnny Hallyday. Parfois dans des endroits de renom comme le parc du château de Cheverny ou la Halle aux grains de Blois.»
Au hasard de ses souvenirs, aux côtés de son épouse, Jacqueline, et de sa fille, Catherine, Marius Martin raconte et raconte encore. Grand témoin invité à la mi-décembre à la soirée de clôture du Festival du film de Vendôme, où était projeté un de ses nombreux films, tournés dès 1945, il se souvient bien du dancing dressé à Vendôme sur la place de la Liberté. « Vous savez, quand on arrivait, on faisait l'attraction. Les gens regardaient les parquets se monter et étaient impatients d'entrer. A tel point que, parfois, ma mère, Mathilde, faisait payer la visite de l'installation, fière de rappeler que les Moulins-Rouges avaient été créés dans un café de Rouvres-les-Bois, en 1910, par mon père, Fernand. Il était apprenti forgeron et – surtout – violoniste, amoureux des bals populaires. Rapidement, il a construit ces parquets de 140 m 2qui pouvaient accueillir 250 danseurs. Ma mère était à la fois au vestiaire et à l'entrée. Avec mon frère, on aidait comme on pouvait, dormant sous la fosse d'orchestre !»
A 12 ans, Marius avait décidé : lui aussi il fabriquerait des parquets et animerait les bals. Jusqu'en 1978, quand les Moulins-Rouges ont laissé la place à une discothèque, Le Carioca, à Montlivault, aujourd'hui disparu.
Quant au Moulin-Rouge parisien, Marius Martin n'y a mis les pieds qu'une fois ! « Juste pour une sortie en curieux, pour voir», conclut le couple qui, aujourd'hui, envisage de publier ses souvenirs.
(Source : La Nouvelle République)
1 exemplaire dans la collection
Etat : Bon
Provenance : Gehée (Vide-Greniers) - le 07 Avril 2024