Fromagerie de Bonnefamille
Au départ, il s’agit de l’histoire d’un homme : Paul Fassbind. Paul Fassbind est né en 1898 en Suisse, dans le canton de Vaud. Il est d’abord « armailli » (chef d’exploitation fromagère) dans les alpages suisses avant d’entrer à l’école de fromagerie de Moudon. Il en sort diplôme en poche à la veille de la Grande Guerre, en 1917. Avec la pénurie de main d’œuvre engendrée par le conflit, Paul Fassbind vient travailler avec quelques amis suisses à Lyon, au sein de la société « Bon-Lait ». Entre les deux guerres, il prendra en charge un commerce d’épicerie en gros, toujours à Lyon.
C’est ainsi qu’en 1946, Paul Fassbind rachète un bâtiment situé au lieu-dit « Le Bivet ». Ce bâtiment est en fait un moulin à farine qui fonctionnait grâce au ruisseau qui était canalisé pour faire tourner la roue. Il transforme ce moulin en fromagerie et commence à produite du Gruyère et de l’Emmental. Dans les années 1950, M. Fassbind débute la fabrication du Saint-Marcellin qui sera appelé « le Bonnefamille ». A part le Saint-Marcellin, la fromagerie produit du beurre et de la crèmen mais aussi d’autres fromages comme la rigotte d’Echalas (fromage 100% chèvre), du fromage au poivre, du double-crème à 80% de matière grasse, du fromage blanc, du fromage fort, un fromage appelé le « Romans » (plus gros que le Saint-Marcellin et à 60% de matière grasse)  et des petits-suisses…
 Ces fromages étaient vendus sur le marché-gare et autres marchés de Lyon, les marchés de Vienne et Saint-Etienne. Ils étaient aussi expédiés à Alès (Gard), ainsi qu’à Sanary-sur-mer pendant la saison touristique d’été.
 
La fabrication quant à elle suivait la procédure suivante : deux camions faisaient quotidiennement des tournées de lait, dans des bidons en fer au départ (qui avaient notamment l’inconvénient d’être très lourds), puis dans des bidons en aluminium. Selon les saisons, ces tournées ramenaient de 2500 à 5000 litres par jour à la fromagerie. Ce lait était analysé (analyse de l’acidité du lait et de la teneur en matière grasse et analyse bactériologique notamment) puis écrémé et chauffé dans des cuves en cuivre. Le lait était ensuite emprésuré (avec de la presure Maret de Romans) dans des bassines de 50 litres en aluminium. Le lait une fois caillé, était moulé à la louche sur de grandes tables. Les fromages ainsi formés étaient salés puis retournés dans les faisselles. On mettait alors les Saint-Marcellin sur des claies dans des séchoirs pour affinage : on les retournait, les ventilait et on surveillait le développement du ferment. Ils étaient finalement emballés pour être vendus et placés dans des cagettes en bois dans lesquelles de la paille avait été disposée. C’est ainsi que la fromagerie, au plus fort de son développement, a employé environ 15 personnes. Pour les accueillir, une maison des employés a même été construite en 1954.
Mais il n’y avait pas seulement une fromagerie sur le Bivet. Il y avait aussi une porcherie où M. Fassbind élevait de 400 à 600 cochons. Ceux-ci étaient nourris avec le petit-lait issu de la fromagerie. Celui-ci, chauffé dans des cuiseurs avec des farines de céréales et du son, était ensuite distribué au porcs avec un wagonnet. Les cochons étaient répartis suivant leur taille et leur degré de croissance et chaque lundi matin, les charcutiers venaient acheter les cochons.
Aussi bien dans la fromagerie que dans la porcherie, l’hygiène était rigoureuse, notamment grâce à l’utilisation de l’eau du ruisseau et à l’utilisation de produits assainissants.
Finalement, au début des années 1970, la tournée de lait est vendue aux établissements Cellérier à Villeurbanne et les locaux de la porcherie loués à un éleveur jusqu’à la vente de la propriété en 1977, M. Paul Fassbind étant décédé en 1974. 
(Souuce : http://bonnefamille.over-blog.com/article-17898954.html)
Thème Fromages/Crème de gruyère
Les objets de la marque Fromagerie de Bonnefamille
Marque vue 916 fois - Créée le 02 Septembre 2020 - Modifiée le 21 Avril 2024 Retour
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