GEP (Groupe Entente Pasquier)
Domaine
Commerce/industrieThème
Chaussures/Bottes/Chaussons/Semelles/CordonnerieAnnée de création
1907
GEP (Groupe Entente Pasquier) était une entreprise angevine située à Sèvremoine, dans le sud-ouest du département de Maine-et-Loire. Elle était spécialisée dans la création, la fabrication et la commercialisation de chaussures.
En 1907, René Pasquier, Fernand Chauveau, MM. Mabit et Giraud s'associent et créent les Établissements Pasquier Frères. Ils installent leur premier atelier dans un petit local situé au sud du bourg de Saint-Germain-sur-Moine, point de départ d'un pôle plus important. En 1910, l'entreprise emploie 30 ouvriers, presque tous d'anciens tisserands. Après la Première Guerre mondiale, la société reprend ses activités et connait un important succès ; autour des années 1925, elle compte 220 ouvriers dont une centaine travaillent à domicile. On construit alors rue de l'Aiguefou un nouvel atelier de 500m2 (1924). En 1932, un incendie ravage l'usine, mais de nouveaux locaux sont élevés, accolés aux trois vaisseaux ayant échappé au désastre. Au cours des années 1950, l'entreprise adopte les nouvelles techniques de fabrication qui font leur apparition : la marque Taïga est ainsi créée en 1954 pour développer le "vulcanisé", procédé chimique utilisé notamment pour rendre les chaussures plus élastiques ; parallèlement, une nouvelle société (Mogeco) développe à partir de 1957 la fabrication de "l'injecté", procédé qui consiste à introduire dans un moule, et par pression, divers produits. En 1960, le site de la rue de l'Aiguefou accueille donc de nouveaux bâtiments liés à Mogeco (agrandis en 1969) et à Taïga dont les bâtiments sont agrandis (ateliers de production et de stockage, bureaux) en 1968 par l'architecte Émile Sans Épée. Un autre site participe à l'histoire du groupe : en 1934, René Pasquier fonde une nouvelle société, "La Choletaise", spécialisée dans la fabrication du Kneipp (technique utilisée pour la fabrication des semelles) et fait construire une nouvelle usine construite au nord du village, rue du Docteur-Raffegeau. Le bâtiment connaîtra plusieurs agrandissements nécessaires au développement de l'activité : en 1956 tout d'abord, avec la construction d'un atelier et d'un logement ; en 1962, avec la réalisation d'un atelier et de vestiaires par l'architecte Gérard Benetreau ; en 1969 enfin, avec l'agrandissement réalisé par le bureau d'étude Boreau. Entre 1962 et 1970, trois nouveaux lieux de production sont ouverts hors du département à Saint-Laurent-sur-Sèvre (85), Blain (44) et Nueil-sur-Layon (79). En 1971, la fusion des Établissements Pasquier Frères (Taïga), La Choletaise (ZIP) et Mogeco entraîne la création de GEP Groupe Pasquier. Pour répondre aux besoins de la production, un nouveau bâtiment destiné au stockage et à l'expédition est construit en 1975 sur le site de l'Aiguefou par Émile Sans Épée. Le groupe continue son développement avec la création de la marque Gepy et la construction en 1974 de nouveaux ateliers en Loire-Atlantique (La Chapelle-Basse-Mer), mais aussi au Maroc (1978). En 1977, il acquiert une franchise de magasins à l'enseigne GEP. En 1987, c'est l'apogée de la société qui emploie alors 1 600 personnes et produit 6 millions de paires de chaussures par an ; elle prend la même année le contrôle du groupe de distribution Cendry et est introduite bourse. À partir de la fin des années 1980, et bien qu'il rachète en 1995 l'entreprise La Fourmi, le groupe GEP connaît toutefois un déclin irréversible lié à l'ouverture des marchés internationaux. En 2000, l'entreprise est mise en liquidation judiciaire. L'année suivante est créée la société Gep Industrie, toujours installée dans les locaux rue de l'Aiguefou, mais qui n'emploie plus que 200 ouvriers. La production est progressivement délocalisée et en 2011, seules 27 personnes sont encore présentes sur le site pour assurer la création des modèles, la réalisation des échantillons et la gestion des stocks (matières premières, collections). Inutilisés, les anciens locaux sont rachetés par la commune, la Communauté de communes "Moine et Sèvre" et de nouvelles entreprises.
(Source : Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine - Auteur Bruno Rousseau)