Crumière

Émile Crumière était propriétaire de l’usine textile fondée en 1906, aux frontières de "Mure", petit hameau situé au nord de Flaviac. Il était également propriétaire de l'outil industriel situé à La-Voulte-sur-Rhône exploitant le procédé au cuivre; en 1914 il cède son usine de La Voulte au CTA (Comptoir des Textiles Artificiels) pour aller s'intéresser un peu plus loin, à Flaviac, à la fabrication des papiers et pellicules photographiques.

En effet la particularité de l'usine de Flaviac, fondée en 1906, était de mener une double activité : à la branche textile du début s’ajouta vite une production de plaques et papier photographique.

Émile Crumière, un pionnier de la filature de cellulose au cuivre, s'est intéressé à la fabrication de pellicules en cellulose régénérée pour les applications photographiques et cinématographiques pour laquelle il obtint un Brevet Français : BF 369.635 du 3 août 1903. La pellicule est coulée à partir d'une solution de triacétate dans le mélange chlorure de méthylène-alcool éthylique ou méthylique. Ce n'est qu'après les années 1953-54 que la pellicule en triacétate devient réellement industrielle.

En 1939, est créé le Service Cinématographique des Armées ainsi que le Regroupement des Sections photos et cinéma Terre, Air, Mer au sein du Service Cinématographique des Armées (SCA). La guerre mondiale de 1939/45 et la guerre d’Indochine de 1946 à 1954, provoqueront un développement important de la production de pellicules photographiques, l’armée étant durant cette période une importante cliente pour l'usine Crumière de Flaviac.

Au début des années 1950, l’activité procurait du travail à 200 personnes de la vallée. Les ouvriers se rendaient à leur travail à pied ou à vélo, seule la pétarade de la grosse moto du contremaître Champanet résonnait du Serre Valenche aux contreforts du Pigeonnier.

La concurrence des grandes firmes de papier photographique devenant de plus en plus vive, les effectifs sont réduits et l’usine Crumière cesse son activité en 1958. Les impressionnants bâtiments ont depuis été vendus et aménagés en appartements. Ici aussi, la cheminée de 35 mètres, telle une sentinelle, veille et rappelle l’animation qu’a connue ce quartier par le passé.