Cartes de rationnement
Domaine
Histoire/SociétéThèmes
Guerre de 39/45.Occupation allemandeAnnée de création
1941
Conséquence directe de l'occupation allemande et de l'arrêt des échanges commerciaux, la France connaît, dès 1941, une période de pénurie qui va déboucher sur la mise en circulation de cartes de rationnement. La première carte, mise en place le 1er juillet 1941, concerne les produits textiles. La seconde, un mois plus tard, s'intéresse au tabac. L'alimentation suivra. Dès la fin 41, tous les biens de consommation ne pourront être acquis qu'en échange de tickets attribués aux citoyens en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent (de E, les nouveaux-nés, à V, les vieillards, sans oublier les jeunes, J, ni les adultes, A...). Il faut préciser que ces tickets n'exonéraient pas les citoyens de payer les produits en espèces sonnantes et trébuchantes. Leur généralisation visait à une répartition équitable des produits entre tous. Ce fut une période faste qui débuta pour certaines familles : elles firent en effet fortune par la pratique du marché noir. Le rationnement alimentaire prendra fin courant 1949.
L'année 1939 est marquée par la création du ministère du Ravitaillement. Il est chargé de l'orientation de la production agricole, de la centralisation des produits ainsi que de la répartition équitable entre tous les français. Les conditions de la mise en place du rationnement et de l'établissement de cartes d'alimentation sont fixées dans le décret du 10 mars 1940.
Les différentes catégories de consommateurs
» E : les enfants de moins de 3 ans
» J1 : les enfants de 3 à 6 ans révolus
» J2 : les enfants de 6 à 12 ans révolus
» J3 : les enfants de 13 à 21 ans
» A : adultes de 21 à 70 ans ne se livrant pas à des travaux de force
» T : adultes de 21 à 70 ans se livrant à des travaux pénibles nécessitant une grande dépense musculaire
» C : adultes de plus de 21 ans et sans limite d'âge se livrant aux travaux agricoles
» V : adultes de plus de 70 ans et dont les occupations ne peuvent autoriser le classement en catégorie C
Les différents titres d'alimentation
La carte individuelle d'alimentation : titre qui donne à chaque consommateur un droit à l'obtention de quantités déterminées des denrées dont il est jugé nécessaire de réglementer la consommation. Elle est individuelle et nominative. Les mentions suivantes y sont inscrites :
» la lettre de catégorie
» un numéro d'ordre
» l'indication du domicile et l'état civil
» la date de délivrance
» la désignation et le cachet de la mairie l'ayant délivrée
» la signature du Maire
» la date de validité
Les coupons : titres qui permettent aux personnes d'obtenir :
» soit de leur fournisseur, une quantité déterminée de denrées (approvisionnement mensuel),
» soit de la Mairie, des feuilles de tickets (approvisionnement journalier)
La feuille de coupons est semestrielle et elle comprend pour chaque mois des coupons numérotés, qui se découpent et qui portent l'indication de la catégorie du consommateur et du mois.
Les tickets : titres d'alimentation qui constituent la monnaie des coupons mensuels. Ils permettant aux personnes d'obtenir, chaque jour des quantités déterminées de denrées rationnées. Le tracé et la couleur des feuilles de tickets varient avec les denrées, les périodes et les catégories de consommateurs. Chaque ticket représente une quantité exprimée soit :
» par un nombre de grammes
» par une lettre
» un groupe de lettres
» un signe
En plus du système classique d'attribution des denrées, certaines communes ouvrières se voient accorder des suppléments régionaux. Les habitants des grandes villes obtiennent également des suppléments nationaux.
Par contre, des amendes, des saisies, des confiscations, des fermetures de magasins voir des peines de prison peuvent être appliquées en cas de non respect des lois en matière de rationnement.
Carte de vêtements et articles textiles
Sous l’effet des réquisitions allemandes, la France connaît une pénurie de textiles qui touche les articles à usage vestimentaire. Ceux-ci tombent sous le régime des coupons d’achat au 1er juillet 1941. Les Français, désormais munis d’une carte de vêtements, doivent respecter un quota de points avec lequel ils peinent à subvenir à leurs besoins.