Gervais

Un commis du mandataire, nommé Charles Gervais, flaira la bonne affaire. Comme la production fermière ne suffisait plus à alimenter le marché de la capitale, il s'associa à Mme Héroult pour l’occasion et reprit une laiterie à son nom, en 1852, à Ferrières-en-Bray. Les premiers employés de la fromagerie Gervais furent tout d’abord des Suisses (réputés comme excellents fromagers), qu’il fit venir spécialement. À la fin du XIXe siècle, la fromagerie devient une véritable usine, livrant des Suisses dans un état de fraîcheur parfait grâce au développement des lignes de chemin de fer. Cependant, les petits suisses lors du transport avaient tendance à se coller les uns aux autres. Charles Gervais utilisa alors le même conditionnement que son concurrent Pommel (préférant quant à lui ne le distribuer qu'en Normandie). Ils pesaient 60 g pièce et se nommaient simplement « suisse » (aujourd’hui, ceux-ci sont appelés « double petit-suisse »).

Charles Gervais avait aussi compris l'importance des marques et de leur identification. Bientôt apparut l’étiquette Fromages à la crème Ch. Gervais dits Suisses, sur laquelle l'industriel revendiquait mensongèrement l'origine suisse de ses fromages, prétendant qu'« ils arrivaient directement par courrier de Vaud ». Il innova également en utilisant des emballages à usage unique (les pots individuels étant jugés plus hygiéniques). Il acheta la ferme Hérould en mariant son fils à la fille de la fermière et racheta la société de Pommel en 1938, faisant du petit-suisse une production industrielle.

Aujourd'hui, il n'y a plus de petits suisses fermiers. Les petits-suisses fabriqués industriellement sont désormais emballés dans du plastique, mais il existe des laiteries qui les commercialisent dans des boîtes en carton.

Thème Produits Laitiers
Marque vue 2046 fois - Créée le 21 Janvier 2016 - Modifiée le 02 Juin 2023 Retour
Haut de page