Samaritaine
Domaine
Commerces/IndustriesThème
Grands magasinsAnnée de création
1870
La Samaritaine est fondée en 1870 par Ernest Cognacq. Après avoir exercé divers métiers de vendeur pour un patron ou pour son propre compte, Ernest Cognacq était devenu Calicot dans une tente (un « parapluie rouge ») sur le Pont Neuf lorsqu'il s'entendit avec un petit café qu'il fréquentait rue de la Monnaie pour louer, à partir du 21 mars 1870, sa salle annexe peu utilisée et en faire un petit commerce de nouveautés, « À la Samaritaine ». Le 1er avril suivant, la boutique s'agrandissait déjà.
Ernest Cognacq épouse en janvier 1872 Marie-Louise Jaÿ, ancienne première vendeuse du rayon des confections du Bon Marché, avec laquelle il dirigera désormais le magasin. Passant de 48 m2 en 1870 à plusieurs centaines de mètres carrés en 18743, le magasin prospère et s'agrandit progressivement, donnant naissance en 1900 aux Grands Magasins de La Samaritaine. S'inspirant des méthodes commerciales d'Aristide Boucicaut au Bon Marché, Ernest Cognacq organise son magasin en rayons gérés par de véritables petits patrons responsables et autonomes. Par acquisition des bâtiments proches de sa boutique, Ernest Cognacq agrandit régulièrement son magasin, rachetant les immeubles voisins. Sous la direction de l'architecte Frantz Jourdain, les pâtés de maisons sont entièrement réaménagés ou reconstruits progressivement de 1883 à 1933.
Alors que la Samaritaine prospère avec deux magasins près du Pont Neuf, Ernest Cognacq entreprend en 1910 de faire construire dans un autre quartier de Paris un nouveau magasin destiné à une clientèle plus aisée : la « Samaritaine de luxe » ouvre en 1917 au 27, boulevard des Capucines. Les magasins de vente sont complétés par d'importants entrepôts situés boulevard Morland, quai des Célestins, rue de Bercy et rue Saint-Jacques5. Ernest Cognacq crée la Fondation Cognacq-Jay.
Quand Ernest Cognacq meurt en 1928, il est veuf depuis deux ans et n'a pas d'héritier direct qui puisse lui succéder. La direction du grand magasin est alors reprise par son petit neveu Gabriel Cognacq et par Georges Renand, tous deux formés à l'École des hautes études commerciales de Paris. Gabriel Cognacq s'était rapproché du couple Cognacq-Jay depuis de nombreuses années et travaillait au service d'expéditions de la Samaritaine ; Georges Renand avait connu Gabriel Cognacq au front pendant la Première Guerre mondiale et était à la tête de l'organisme de crédit de la Samaritaine ainsi que responsable financier de la Fondation Cognacq-Jay. La Samaritaine poursuit son développement et deux nouveaux magasins sont ouverts côté rue de Rivoli au début des années 1930. Lorsque Gabriel Cognacq meurt en 1951, Georges Renand conserve la direction de la Samaritaine et y associe son fils Maurice.
La Samaritaine est alors le grand magasin parisien le plus important en surface de vente avec ses 48 000 m2, devançant de peu les Galeries Lafayette et Le Printemps. Son slogan publicitaire, appuyé d'une importante campagne publicitaire dans les années 1960[réf. souhaitée], est resté dans la mémoire collective : « On trouve tout à La Samaritaine ».
À partir des années 1970, la prospérité commerciale de la Samaritaine décline lentement et, à partir de 1998, le grand magasin voit sa surface réduite, la Samaritaine louant les magasins 1 et 3 à d'autres enseignes. En 2001, la famille Renand doit céder la Samaritaine, devenue déficitaire, au groupe LVMH. Le grand magasin ferme ses portes en 2005, officiellement pour cause de mise en conformité des bâtiments aux normes modernes de sécurité, mais la fermeture s'avère définitive.