Montres Lov
Ephrem Lambert (1858-1934), dit tailleur sur la matrice cadastrale, fait construire en 1893 (date portée) une maison, à laquelle il ajoute au nord vers 1905 une aile abritant un atelier. En 1906, il fabrique "avec ses fils et un personnel choisi" des montres extra-plates sous la marque Opéra (il obtient cette année-là une médaille d'or à Paris). Lorsque le site est une nouvelle fois agrandi, vers 1913, Ephrem se dit spécialiste des montres à échappement à ancre extra-plates, plates et de hauteur normale, d'un calibre de 16 à 24 lignes. En 1919 est fondée la société en nom collectif Lambert Frères, dédiée à la fabrication et la vente de montres, qui réunit ses fils Hubert (1885-1948) et Elie (1886-1931). Les bâtiments passent vers 1930 à Hubert, marié en 1920 avec Annette Bernard-Granächer (soeur de Charles Bernard-Granächer, lui-même horloger établi au n° 10 de la rue). Hubert crée la Sarl Hubert Lambert et Fils Montres Lov (au capital de 600 000 F), dépositaire de la marque Lov (acronyme de Lac-ou-Villers, nom de la commune avant 1948). La société s'étend en ajoutant vers 1947 à l'arrière de la maison (est) un atelier sur deux niveaux où travailleront 40 à 45 personnes. Au décès d'Hubert, elle est reprise par ses fils : Bernard (1921-1990), qui s'occupe du commercial, et Daniel (1923-1959), en charge de la fabrication, bientôt rejoints par Ephrem (1929-1965). Elle achète 13 900 ébauches françaises en 1950, 19 670 en 1951 (8 600 des Ets Virgile Cupillard et 2 150 des Ets Parrenin à Villers-le-Lac, 2 720 des Ets Joseph Jeambrun de Maîche et 6 200 des Ets Femga d'Annemasse), 18 470 en 1952 (9 050 VC, 5 010 HP, 2 700 JJ, 1 510 Femga et 200 de l'Horlogerie de Savoie), 17 910 en 1953 (6 300 VC, 1 900 HP, 8 600 JJ, 510 Femga, 600 HS). Occupant 50 à 60 personnes à cette époque, elle est classée dans la catégorie de 50 à 99 salariés en 1965 lorsque Bernard reste seul à sa tête. C'est en 1972 une SA au capital de 252 000F.
Les prémisses de l'arrivée du quartz et la nécessité de se développer la conduisent à s'associer en 1969 avec la SA Anguenot Frères (montres Herma), établie au 5 rue Pierre Berçot, pour créer le groupe Finhor. Ce dernier se compose alors d'une société de fabrication la Sodexhor (Société d'Exploitation horlogère, Sarl au capital de 850 000 F), qui conserve le bâtiment, et de trois sociétés commerciales auxquelles elle vend sa production (5 à 600 000 montres uniquement équipées de mouvements France Ebauches) : Anguenot Frères (plutôt spécialisée dans l'exportation et qui va s'établir rue du Stade), Herma (qui s'installe dans l'ancienne usine Virgile Cupillard, 2 place Maxime Cupillard) et Lov (plutôt chargée du service après-vente, maintenue dans son site). Dans la foulée, la société Empain-Schneider devient actionnaire (non majoritaire) du groupe via sa filiale Jaz. Le 27 juillet 1978, Finhor (SA au capital de 6 060 000 F) et Cupillard-Rième, de Morteau, fusionnent au sein du groupe Framelec (France Montre Electronique). Forte d'un effectif total de 1 700 personnes (réparties entre Morteau, Villers-le-Lac et Wintzenheim dans le Haut-Rhin) et d'une capacité de production annuelle de 2 millions de montres, Framelec fait construire à Morteau en 1978-1979 une nouvelle usine, qui abritera son siège social puis les activités de fabrication. Elle est intégrée dans le groupe Matra-Horlogerie, qui se constitue en 1981 (lorsqu'Empain-Schneider est remplacé par Matra) autour de Jaz, Bayard, Yema et ses filiales Blind et Sormel à Besançon. En 1987, Matra-Horlogerie cède la place à la Compagnie générale horlogère (filiale du Japonais Hattori-Seiko), SA (au capital de 112 041 767 F en 1988) dont le siège social se trouve au 33 avenue de la République à Paris. La CGH revend le site de la rue Foch, désaffecté, à Bernard Lambert qui y a son logement. Depuis, le site n'abrite ensuite plus d'activité productive.
 
Les objets de la marque Montres Lov
Marque vue 2485 fois - Créée le 31 Aout 2020 - Modifiée le 27 Mars 2024 Retour
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